VIDEO. Gilles Lellouche: «"Pupille" et "Le Grand bain" me montrent tel que je suis vraiment»

INTERVIEW A l’occasion de la sortie de « Pupille », au cinéma le 5 décembre, Gilles Lellouche revient pour « 20 Minutes » sur une année riche en succès …

Caroline Vié
Sandrine Kiberlain et Gilles Lellouche dans Pupille de Jeanne Herry
Sandrine Kiberlain et Gilles Lellouche dans Pupille de Jeanne Herry — StudioCanal
  • Gilles Lellouche incarne un travailleur social en charge d’un bébé dans « Pupille ».
  • Le comédien connaît une année triomphale grâce au succès du « Grand bain », que devrait confirmer ce rôle bouleversant.
  • Cette exposition massive ne lui a pas donné la grosse tête, mais permis de gagner en maturité.

Disons-le tout net : Gilles Lellouche mériterait un César pour sa prestation dans Pupille de Jeanne Herry. L’acteur est merveilleux de sensibilité en travailleur social accueillant un bébé chez lui avant l’adoption de ce dernier. « Jeanne Herry bossait sur son film à l’étage où je préparais Le Grand bain, confie l’acteur à 20 Minutes. Elle écrivait en entendant ma voix et c’est ce qui l’a poussée à m’attribuer le rôle. »

De la chance ? Sans doute un peu. Mais l’année 2018 est de toute façon favorable à Gilles Lellouche. Le triomphe au box-office du Grand bain, qui frôle les quatre millions d’entrées, et de très beaux rôles dans Pupille ou L’Amour est une fête de Cédric Anger le comblent. « Ces films ont pour point commun l’importance du collectif, un sujet qui me tient vraiment à cœur », confie l’acteur. La chaîne de solidarité qui se forme autour du bébé de Pupille, de sa naissance sous X à son départ chez sa mère adoptive, en est un bel exemple.

Un côté bling bling

« J’ai été happé par le côté bling-bling de mon métier, raconte Gilles Lellouche. On m’a longtemps perçu comme quelqu’un d’arrogant et cela me faisait souffrir. Mais la maturité et la paternité m’ont permis de m’affirmer en homme sensible qui n’a rien d’un macho. » C’est ce qui apparaît dans Pupille où sa fragilité virile séduit une collègue célibataire incarnée par Sandrine Kiberlain. Sa tendresse pour son épouse comme celle qu’il manifeste au nourrisson dont il a la garde sont révélatrices. « Pupille et Le Grand bain me montrent tel que je suis vraiment » », estime l’acteur de 46 printemps.

Mieux dans sa peau

Le succès semble curieusement avoir dégonflé la tête de Gilles Lellouche. « C’est vrai que j’ai été prétentieux, reconnait-il. La réussite m’a remis les idées en place. Je suis plus vivable parce que je suis mieux dans ma peau, moins enclin à me protéger par timidité. » C’est pourtant la peur au ventre que Gilles Lellouche a présenté Le Grand bain à Cannes. « Je savais qu’on m’attendait avec un fusil car j’étais le premier à ne pas m’estimer légitime, confie-il. J’avais l’impression d’être un imposteur prenant la place de quelqu’un de plus intéressant que moi. » L’accueil triomphal, tant critique que public, l’a rassuré. « Cela m’a prouvé que le travail paye, une leçon que je ne suis pas près d’oublier. »

Dans la vie et dans le boulot

Gilles Lellouche ne réalise pas encore bien ce qui lui arrive. Les réactions enthousiastes sur les réseaux sociaux le renseignent sur sa popularité grandissante. « Je plains les réalisateurs qui n’avaient pas Twitter et ne pouvaient pas être en contact avec leurs fans, plaisante-t-il. Je suis très ému de voir que Le Grand bain, qui est vraiment moi, peut plaire autant. » Gilles Lellouche est résolu à profiter de toutes ces bonnes ondes. « Je n’ai jamais été aussi vivant de toute mon existence, j’ai envie d’être dans la vraie vie et pas seulement dans le boulot. » Il va prendre un peu de recul avant de se remettre au travail en laissant le merveilleux Pupille à ses fans pour témoigner de sa métamorphose.