Une fraude a coûté plus de 19 millions d'euros au groupe Pathé

ARNAQUE Le groupe français de cinéma Pathé a été la cible d'une fraude de plus de 19 millions d'euros commise en mars...

C.B. avec AFP
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Illustration d'une salle de cinéma Pathé. ici, place de Clichy, à Paris.
Illustration d'une salle de cinéma Pathé. ici, place de Clichy, à Paris. — A. Gelebart / SIPA

«Pathé semble avoir été la cible d’un groupe de fraudeurs professionnels qui, grâce à une communication raffinée, a réussi à gagner la confiance de certains collaborateurs » de la filiale du groupe aux Pays-Bas, a déclaré un tribunal d’Amsterdam. La raison ? Le groupe français de cinéma a été la cible d’une fraude de plus de 19 millions d’euros commise en mars par des personnes se faisant passer pour des dirigeants auprès de la filiale du groupe aux Pays-Bas.

« Le fraudeur a réussi à convaincre les collaborateurs de transférer plusieurs fois un montant considérable d’argent, pour un total de plus de 19.200.000 euros », a ajouté le tribunal dans un jugement du 31 octobre rendu public vendredi. Le tribunal d’Amsterdam rendait une décision dans le cadre d’une procédure ouverte par l’ex-directeur financier de Pathé Pays-Bas, Edwin Slutter, à l’encontre du groupe français. Il protestait contre les conditions de son licenciement après la découverte de la fraude dont il a été la cible.

Des virements pour une prétendue acquisition

Dans des mails envoyés au cours du mois de mars depuis une fausse adresse électronique, les fraudeurs demandaient à Edwin Slutter et à la directrice de Pathé Pays-Bas, Dertje Meijer, de procéder à des virements d’argent destiné à financer une prétendue acquisition à Dubaï.

Les fraudeurs se faisaient passer pour la direction du groupe Pathé et précisaient que l’argent serait remboursé après la transaction. Les deux dirigeants néerlandais ont procédé à plusieurs transferts d’argent pour un montant total de 19,2 millions d’euros. La fraude a été détectée le 28 mars, lorsqu’une partie du montant a dû être empruntée à un fonds géré par le siège du groupe en France.

Accusé d’avoir « négligé des signaux »

Edwin Slutter a été remercié avec effet immédiat le 26 avril, quelques jours après Dertje Meijer. Tous deux ont été accusés de « comportement reprochable » par les dirigeants et actionnaires du groupe pour avoir « négligé des signaux » qui auraient dû les alerter dans les échanges de courriels avec les fraudeurs, a indiqué le tribunal. Le tribunal a ordonné le versement du salaire d’Edwin Slutter jusqu’au 1er décembre 2018.