VIDEO. «Nicky Larson»: Les internautes japonais intrigués par les premières images de l’adaptation française

CINEMA Les fans français, eux, attendent au tournant le réalisateur Philippe Lacheau...

Mathias Cena
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L'affiche du film «Nicky Larson et le parfum de Cupidon», de Philippe Lacheau.
L'affiche du film «Nicky Larson et le parfum de Cupidon», de Philippe Lacheau. — Sony Pictures

Nicky Larson ne craint personne ? Si en France beaucoup restent circonspects face à l’annonce d’une adaptation au cinéma du célèbre manga et dessin animé des années 1980-90, les premiers visuels du prochain film de Philippe Lacheau (Babysitting, Alibi.com) ont le mérite d’intriguer au Japon, où l’œuvre est connue sous son nom original de City Hunter.

Le réalisateur français, qui a grandi avec le Club Dorothée et l’adaptation française très libre du dessin animé nippon, avant de découvrir le manga de Tsukasa Hojo dont celui-ci est tiré, dit s’attaquer à un rêve de « gosse » avec cette transposition au cinéma, dont le tournage a commencé en France au mois de mai. Philippe Lacheau, qui incarne également le rôle-titre de Nicky Larson [Ryo Saeba en VO], a d’abord partagé sur Twitter l’affiche de son film Nicky Larson et le parfum de Cupidon, dont la sortie est prévue le 6 février 2019. Puis les internautes ont découvert la semaine dernière les premières photos en costume de Lacheau et d’Elodie Fontan, dans le rôle de son associée Kaori Makimura, ou Laura Marconi dans la VF.



Si les premières réactions des internautes français ont été plutôt négatives ou sarcastiques (on ne se refait pas), les photos partagées par un Tweeto japonais ont rencontré plus de clémence dans l’Archipel nippon, voire de l’enthousiasme et en tout cas de la curiosité.

« L’affiche de la version française de City Hunter fait vraiment City Hunter, et j’ai d’immenses attentes pour Kaori [Laura], très ressemblante. Et les costumes aussi sont fidèles ! », s’exclame l’auteur du post, qui a obtenu 26.000 partages et été « aimé » 50.000 fois. D’autres se disent impatients de voir le résultat, saluent l’aspect fidèle au matériau original de ces images, et le respect apparent de l’œuvre d’Hojo.

« Get Wild » du groupe TM Network, le générique mythique du dessin animé japonais

Restaurants végétariens

Mais de quelle œuvre parle-t-on ? Contrairement à la plupart des lecteurs Japonais, les fans français (et Philippe Lacheau le premier) savent qu’il en existe au moins trois versions : le manga original City Hunter, où Ryo Saeba le « nettoyeur » (tueur) obsédé sexuel étale ses érections (les fameux « mokkori ») à longueur de pages, l’adaptation animée nipponne qui conserve un langage fleuri tout en dissimulant les réactions physiques du héros, et la version française édulcorée sous ecstasy où Nicky veut emmener ses conquêtes au restaurant végétarien au lieu du love hotel, et où les tueurs à gage veulent lui « faire bobo » en lui tirant des « boulettes ».



Le réalisateur français, qui précise avoir acheté les droits du manga, explique (dans l’interview ci-dessus) qu’il veut conserver le côté « noir » du matériau original tout en gommant les aspects qui pourraient être choquants, plaire aux fans du Club Dorothée comme à ceux du manga, bref, un numéro d’équilibriste qui s’annonce ardu pour un Philippe Lacheau attendu au tournant en France avec des marteaux de 100 tonnes.


Les spectateurs japonais, qui ont encore en tête l’adaptation de 1993 avec Jackie Chan dans le rôle-titre (et son score de 43 % sur le site Rotten Tomatoes), seront sans doute rendus plus cléments par l’exotisme (pour eux) de cette adaptation frenchie, tout en se demandant où sont passés les mokkori de Ryo-chan. Et quel que soit le verdict devant cette adaptation qu’on souhaite évidemment réussie, tout ce beau monde pourra prolonger le plaisir avec le nouveau film d’animation City Hunter actuellement en production au Japon avec le casting voix original du dessin animé. Sortie prévue au printemps 2019.