VIDEO. «Come as You Are»: Desiree Akhavan envoie Chloë Grace Moretz se faire soigner de son homosexualité
LGBT La réalisatrice Desiree Akhavan montre dans « Come as You Are » comment de jeunes homosexuels américains sont « soignés » dans des centres de rééducation…
Récompensé à Sundance et présenté au Champs-Elysées Film Festival, Come as You Are fait partie de ces films dont on sort à la fois sidéré et galvanisé ! Sidéré, tant il semble aberrant que, dans l’Amérique du début des années 1990, on puisse envoyer des adolescents gays ou lesbiennes se faire « soigner » de leur homosexualité dans des camps de rééducation. Mais on est galvanisé par la puissance de vie de ces jeunes dans l’adversité.
« J’ai été la première surprise de découvrir que ces établissements existaient toujours aux Etats-Unis, et qu’ils sont toujours légaux », explique la réalisatrice Desiree Akhavan à 20 Minutes.
Dans ce film adapté du roman d' Emily M. Danforth, The Miseducation of Cameron Post, Chloë Grace Moretz incarne une gamine envoyée dans cette institution religieuse après avoir été surprise en train d’embrasser une camarade de classe.
La haine de soi comme thérapie
« On tente d’enseigner la haine de ce qu’ils sont à ces jeunes en les obligeant à se renier, insiste la cinéaste. C’est d’une violence psychologique inouïe. » La prière et la thérapie de groupe doivent convaincre les patients de renoncer au péché que constitue leur orientation sexuelle.
« Ces établissements sont conçus pour que les homosexuels enfouissent leur identité au plus profond d’eux-mêmes pour entrer dans le moule du puritanisme, déclare la réalisatrice. Evidemment, les effets peuvent être désastreux surtout à cette période de la vie où on se cherche encore. »
L’union fait la force
Ce qui surprend le plus dans ce deuxième film signé par la réalisatrice d’Appropriate Behavior, c’est que les héros ne se laissent pas abattre par cet environnement hostile. « Ils découvrent que l’union fait la force et que, loin de les changer, ce séjour les conforte dans leur sexualité en leur donnant la force de s’affirmer », précise-t-elle.
Une fort belle scène de karaoké avec la vibrante Chloë Grace Moretz donne envie de danser et de chanter dans la salle en faisant un pied de nez aux empêcheurs d’aimer qui nous plaît.
Une thérapie pour les homophobes
« Tourner ce film au moment de l’élection de Trump lui donnait une importance particulière », insiste Desiree Akhavan qui a rencontré de nombreuses victimes de ce type de camps. Elle est consciente que Come as You Are risque de ne toucher qu’un public déjà gagné à sa cause. « J’espère que ce film sera aussi vu par des personnes homophobes et qu’il les conduira à réfléchir et à changer », avoue-t-elle. Pour ces dernières, le cinéma pourrait bien constituer une thérapie salutaire.