La France maintient le plan Vigipirate au niveau rouge, Interpol appelle tous ses membres à la « vigilance »
« Nous sommes déjà au niveau rouge… » Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères a exclu, hier, de relever le niveau de vigilance du plan Vigipirate. Au-dessus du seuil actuel, il ne reste, en effet, que le niveau « écarlate », synonyme de « l'imminence » d'un attentat sur le sol français. « Aujourd'hui », nous sommes déjà à fond, confirme Loïc Garnier, responsable de l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat). En visite à Lyon, Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur, a quand même affirmé que « le plan allait être adapté à la situation ».La crainte de représailles est, bien sûr, dans tous les esprits. Dès hier, les talibans pakistanais ont menacé de venger la mort de Ben Laden en s'en prenant aux dirigeants américains et pakistanais. Aux dirigeants français, c'est moins probable. « Un acte terroriste coordonné et de grande ampleur dans l'Hexagone me semble exclu, nous a confié, Marc Trévidic, le juge antiterroriste qui travaille sur ce sujet depuis dix ans au tribunal de grande instance de Paris. En revanche, on peut craindre des réactions décousues, épidermiques venant d'éléments plus isolés. » Pour les éviter, le Quai d'Orsay a donc décidé, hier, de réaffirmer les grands principes de la politique française en matière de lutte antiterroriste. « Cela passe par une coordination internationale sans faille, un attachement à nos valeurs et au refus de la violence, nous a expliqué Bernard Valero, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Mais à l'heure actuelle, je ne suis pas en mesure de vous dire ce qu'il va se passer dans la tête des terroristes… »
Interpol ne semble pas en mesure de le savoir non plus pour le moment. Tout en se félicitant de l'opération contre Oussama ben Laden, le réseau international de sécurité a appelé « tous ses Etats membres » à la plus « grande vigilance » dans les semaines à venir.V. V.