Nouara, touchante rebelle

O. G
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   Sa renommée la précédait. Elle était toute méritée. Nouara Na­ghouche dévoile avec « Sacrifices », ses coups de griffe en survêt à capuche sur les scènes françaises depuis 2008. Dans ce « seule en scène », coécrit avec Pierre Guillois, cette grande gueule algériano-alsacienne écorche les extrémismes, islamistes ou sexistes.
  Dans la grande salle du Rond-Point, Nouara donne vie à Zoubida, qui s'évade avec Radio Nostalgie quand son mari l'enferme chez elle. A Marie-France aussi, qui abandonne son mari violent. Car l'humoriste ne fait pas de discrimination dans ses critiques. On vogue entre accents alsaciens et arabes, les femmes maltraitées et les pères agressifs. La violence de ce témoignage nous laisse ébahi. La force de Nouara, c'est sa sincérité et sa fougue. Son talent pour nous transporter du rire à la boule dans la gorge. Ce récit cru et émouvant de vies amochées augure une belle carrière pour cette femme de caractère.