Blockchain : Un concours pour désigner la femme ou l’homme le plus éloquent du Web3
3MINT Les candidats avaient trois minutes pour expliquer le plus clairement possible ce qu’est un NFT, Bitcoin ou le métavers
- Le premier concours d’éloquence du Web3 (dont 20 Mint était partenaire) a sacré, sur la scène du festival Virtuality, Romain Verlomme-Fried, commissaire-priseur passionné par la blockchain.
- Les 11 candidats, coachés par des formateurs en art rhétorique, avaient trois minutes pour expliquer la blockchain ou le métavers.
- Le Web3, qui repose sur des notions complexes, a grand besoin de bons orateurs pour s’ouvrir au plus grand nombre.
Il avait trois minutes pour évoquer les NFT mais n’en a parlé qu’à la dernière seconde. Et c’était suffisant. Monté sur scène de l’auditorium du Carreau du Temple, à Paris, en froissant la feuille qui contenait son discours parce que « tout avait déjà été brillamment dit par les candidats précédents », Romain Verlomme-Fried a remporté le tout premier concours d’éloquence du Web3 organisé en France, le 17 mars.
A la façon des conférences « Ma thèse en 180 secondes », les onze participants devaient expliquer des notions réputées complexes, comme Bitcoin, le métavers ou les jetons non fongibles, en trois minutes.
Des heures « sans couper le son »
Parmi les candidats, essentiellement des passionnés de blockchain, certains découvrant la rhétorique d’autres déjà rompus à l’exercice, comme Romain Verlomme-Fried, commissaire-priseur. « Pendant une vente, je peux parler pendant plusieurs heures sans jamais couper le son, pour maintenir un niveau d’attention élevé. Mais je ne prépare jamais rien, j’improvise. Là, je devais préparer mon intervention pour qu’elle tienne en trois minutes », explique le lauréat, connu dans la sphère Web3 pour son implication autour des NFT.
« Je suis venu au Web3 il y a des années parce que je cherchais un système qui permette de mieux tracer la provenance des biens qu’on vend aux enchères. J’ai ouvert le capot pour comprendre comment fonctionnait la blockchain puis par extension les NFT. A cette époque-là, j’ai dû avaler des tutos pendant des nuits entières au grand désespoir de mon épouse… »
Des coachs en rhétorique
Les coachs de l’Association des formateurs professionnels en art oratoire (AFPAO) sont prévenus : la blockchain est un puits sans fond pour qui commence à l’explorer. Pour la plupart, ils n’entendaient rien au Web3 avant que l’AFPAO ne leur propose de coacher gracieusement les candidats au concours. « Ce que j’ai aimé, c’est la connexion entre deux mondes », explique Valentin Becmeur, vice-président de cette association qui fait entendre la voix des rhéteurs. « Les coachs découvraient ce monde. Ce regard extérieur, c’est une richesse. Les orateurs devaient trouver l’exemple marquant pour pouvoir leur transmettre l’information. Les formateurs ont tous adoré et pour la plupart se posent aujourd’hui la question de comment rentrer un peu plus dans ce monde-là. » Mission remplie pour l’organisateur, Jean-Luc Lasquellec.
Avec WallCrypt, son club privé, il démocratise le Web3 auprès du plus grand nombre. Il organise également des concours spécifiques par métier de la blockchain, pour faire se rencontrer les meilleurs jeunes talents et les entreprises partenaires à la recherche de renforts. C’est de cette double envie qu’est né le concours d’éloquence. « Pour une entreprise, avoir des ambassadeurs qui savent expliquer – si possible avec concision – c’est très important », estime Jean-Luc Lasquellec. « Dans les start-up où j’interviens, confirme Valentin Becmeur, on voit beaucoup d’ingénieurs recalés aux levées de fonds parce qu’ils manquent d’aisance à l’oral. »
En clôture de Virtuality
Dans la salle du Carreau du Temple, beaucoup acquiescent. Experts du Web3 pour la plupart – le concours clôturait le salon Virtuality, un rendez-vous prisé par les professionnels du Web3 –, ils n’ont sans doute pas appris le fonctionnement d’une blockchain en écoutant Romain Verlomme-Fried ou les dix autres candidats sur scène. Mais ils ont appris à le présenter. Et si le cœur leur en dit, ils pourront prendre prochainement le micro. Jean-Luc Lasquellec aimerait faire de ce concours un rendez-vous trimestriel.